Mis à jour le 5 janvier 2025
Le programme du Carnaval de Saint Rémy de Provence.
Charivari
Le vendredi 14 mars 2025 dans les rues du centre ville. Rendez-vous à 20h sur la place de la mairie.
Défilé du carnaval le samedi 15 mars 2025
- À partir de 13h30 : atelier maquillage – place de la mairie.
- 16h : départ de la Grande Chauchade dans les rues de Saint-Rémy, devant le portail de la cour de l’école de la république. En présence de l’association du Carnaval avec la Chauche-Vieille, ses tirailleurs et ses pèles, le groupe de musique traditionnelle Nos’trad’amuz, Batuc’azul, la fanfare marseillaise La Farigoule et de nombreuses associations.
- 18h : Crémation du Caramentran – place de la mairie.
Ouverture de la buvette et fête au son des galoubets, des tambourins et d’animations diverses. - 19h30 : soirée musicale gratuite, avec soupe offerte, pissagne de la Chauche-Vieille – place de la mairie.
Le Carnaval de Saint-Rémy-de-Provence est une célébration traditionnelle marquant l’arrivée du printemps. L’icône de cet événement est la «Chauche Vieille», un personnage mythique à la fois sorcière et guérisseuse, rendu immortel par Frédéric Mistral dans son œuvre Mireio, où elle est représentée par Taven, la souveraine du Val d’Enfer.
Le Carnaval de Saint-Rémy-de-Provence se déroule chaque année à la fin mars sur plusieurs jours, perpétuant une tradition païenne de transgression. Il préserve l’esprit médiéval de contestation des abus du pouvoir politique et ecclésiastique et introduit la « Chauchade« , une journée où chacun peut se livrer à la festivité avec une liberté d’expression totale. Cet événement met également en lumière l’importance de la célébration des cycles naturels et de la modestie humaine face aux forces de la nature, soulignant son essence païenne et son rôle en tant que symbole de respect pour l’environnement naturel.
En langue provençale, « chaucho-vièio » désigne une créature à la fois malicieuse et fictive, à l’origine des cauchemars, et par extension, le cauchemar en lui-même. Ce mot fait partie d’un petit groupe de termes provençaux commençant par « chaucho ». Xavier de Fourvière, dans son dictionnaire, recense plusieurs de ces mots : « chaucho-bachas » (personne qui barbote), « chaucho-cigagno » (individu nonchalant), « chaucho-capino » (personne pointilleuse), « chaucho-lano » (traînard), « chaucho-mort » (blême comme la mort), et note également une signification alternative pour « chaucho-vièio » (jeune homme qui se marie avec une femme bien plus âgée que lui).
La Vieille : Fernand Benoit met en lumière que la période englobant les quatre derniers jours de février et les trois premiers de mars était appelée les « Jours de la Vieille », considérée comme une période néfaste depuis l’antiquité et à travers tout le bassin méditerranéen. En Provence, cette période était également connue sous le nom de vacqueirièu (jours de la vache) ou reguinado de la Vièio, représentant les derniers efforts de l’Hiver refusant de céder sa place.
Dans le folklore, la Vieille, emblème des jours sombres et de l’hiver persistant, a remplacé Anna Perenna, une déesse latine représentée par une vieille femme et célébrée aux ides de mars. Deux adages populaires témoignent encore aujourd’hui de son influence néfaste. A l’arrivée du printemps, si le matin révèle une gelée blanche au sol, on dit que « La vièio a tamisa », et lorsqu’en été, l’air tremble sous l’effet de la chaleur, on observe que « La vièio danso ». Joseph d’Arbaud, dans son œuvre « La Bête du Vaccarès », associe également la vièio qui danse, cause des mirages en Camargue, à la persistance d’une divinité païenne ancienne.
Le Caramentran : À l’origine, « Caramentran » (ou « Carême-entrant » en version française) désignait les trois jours festifs (dimanche, lundi, et mardi) qui précédaient le mercredi des Cendres, marquant le début du Carême. Actuellement, ce terme fait référence au personnage fictif qui est promené dans les rues pour être jugé puis exécuté.
En fonction des régions et des traditions locales, ce personnage peut varier en apparence et en nom, se présentant sous des appellations telles que « Caramantran », « Carementrant », « Carnavas », ou « Palhassou ».
Durant son procès fictif, il est qualifié de tous les noms : « maufatan » (malodorant), « pistachié » (naïf), « raubo-galino » (voleur de poule), et est blâmé pour toutes sortes de fléaux et de désagréments : échecs des récoltes, gel, sécheresse, ainsi que des problèmes plus personnels comme des ruptures, la fermeture d’une classe, ou même une défaite au jeu de pétanque. C’est sur lui que tous les maux et les frustrations sont projetés avant qu’il ne soit finalement consumé par les flammes.
Son incinération marque la transition entre la fin d’un cycle et le commencement d’un nouveau, à l’instar du printemps qui prend le relais de l’hiver. Cela représente également pour les spectateurs un moment de purification mentale, l’occasion de libérer leur esprit des pensées encombrantes, d’alléger leur conscience ou de modifier leur perspective sur les événements. On peut également y voir un acte de purification par le feu, destiné à éloigner le mauvais œil ou la malchance.
Lors de la combustion du « Caramentran », il est traditionnel d’entonner la mélodie « Adiéu paure Carnavas« , un chant d’adieu qui accompagne ce rituel de passage.
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